Municipio Autónomo de San Juan Copala

Wordle: Municipio Autónomo de San Juan Copala

sábado, 5 de junio de 2010

Comunicado del Mpio. Autónomo de San Juan Copala: "8 de junio del año 2010 quedará registrado en la historia"

A los medios de comunicación nacionales e internacionales
A las organizaciones sociales y civiles
A los organismos no gubernamentales de derechos humanos
A la otra campaña
El día martes 8 de junio del año 2010 quedará registrado en la historia de las comunidades indígenas de Oaxaca, recordando que la solidaridad desinteresada es la máxima expresión de ternura y amor en el ser humano.
Esta fecha también será recordada porque se podrá comprobar que aun en medio de la diferencia podemos caminar juntos para mostrar que hay todavía quizá una “última” esperanza en poder construir un mundo más justo y más humano; que seguramente empezará cuando el que mande, mande obedeciendo.
Agradecemos a todos esa ternura y ese amor. A los que caminan para conocer la propuesta política de San Juan Copala, y sabemos que los que acompañan esta caravana sabrán respetar nuestro proyecto de autonomía; que estamos seguros es el camino hacia una vida de justicia y dignidad.
Todos sabemos que las nuevas amenazas que hoy aparecen en medios escritos de comunicación lanzadas por el dirigente de una banda de criminales que opera en la región triqui obedecen la orden criminal del poderoso que mal gobierna nuestro estado, y son las mismas amenazas que este sicario había lanzado días anteriores al 27 de abril, fecha en que dieron muerte a nuestros compañeros Bety Cariño y Jiry Antero, quienes ofrendaron su vida por nuestro proyecto y nuestro sueño.
Por lo tanto, exigimos que los gobiernos estatal y federal asuman su responsabilidad de garantizar el libre tránsito y la seguridad de la Caravana y de nuestros compañeros y compañeras de San Juan Copala. Ante su ausencia y silencio los hacemos responsables de cualquier acto de provocación que pudiera sufrir esta misión humanitaria; porque con su actitud están permitiendo que el sicario asesino y su grupo criminal amenacen e intimiden con total impunidad.
Así mismo denunciamos que este grupo de criminales ha bloqueado, en la noche de ayer y madrugada de hoy, la carretera a la altura de la comunidad de la Sabana con piedras muy grandes que colocaron en tres diferentes puntos, seguramente con maquinaria pesada para que no puedan ser removidas fácilmente.
Exigimos al mal gobierno de Oaxaca que ordene a este grupo paramilitar a su servicio, que despejen la carretera; pues la ayuda que esta caravana trae consigo es la esperanza para que más de setenta familias, donde la mayoría son niños y ancianos, sobrevivan. De lo contrario estaríamos viendo como, poco a poco, se irán muriendo de enfermedades curables y de hambre.
Sabemos que esta caravana está conformada por gente de varias organizaciones civiles, centros de Derechos Humanos, Iglesias, grupos solidarios, organizaciones políticas, sindicatos, medios de comunicación, colectivos, hermanos indígenas, y por personas en lo individual; por eso pedimos de manera fraterna a quienes la integran se conduzcan con respeto y tolerancia, al mismo tiempo acaten las indicaciones que les darán los coordinadores que la asamblea comunitaria de San Juan Copala ha designado para este fin, pues de esto dependerá el éxito de tan noble tarea.
Así mismo, les pedimos a todas las organizaciones, colectivos y personas que se han solidarizado con nuestra causa y que han exigido el castigo de los responsables de los asesinatos de nuestros compañeros Bety y Jyri alrededor del mundo, a que se sumen espiritual y políticamente desde sus países y ciudades de origen a la Caravana del 8 de junio, con acciones solidarias y manifestaciones frente a las embajadas y consulados de México en sus países; solicitando a las autoridades mexicanas en esos países información sobre la caravana y sobre las condiciones de vida de San Juan Copala, o con cualquier otra acción que consideren buena para solidarizarse y apoyar.
Reafirmamos que estos comunicados son la forma de dar a conocer nuestra palabra y añadimos que todos los comunicados o boletines deben llevar al menos una firma de quien la comunidad designe para esta comisión. Así mismo les damos la dirección del blog que se ha creado para conocer su palabra y que conozcan la nuestra si así lo tienen a bien, y que es el único del que nos responsabilizamos: http://autonomiaencopala.wordpress.com/
Respetuosamente,
Municipio Autónomo de San Juan Copala

Casimiro Martínez Aguilar
Vocero.

A Toulouse rassemblement solidaire avec San Juan Copala le 8 juin place du Capitole

Evento a favor de Copala en Toulouse.
Carte de apoyo a la gente de Copala

AU MEXIQUE COMME AILLEURS,
L'AUTONOMIE DES PEUPLES EST L'ARME LA PLUS PUISSANTE

Dans l'État d'Oaxaca le 27 avril 2010, une caravane de solidarité formée
par des membres d'organisations civiles mexicaines et internationales a
été attaquée par des paramilitaires sur le chemin vers la communauté
indienne autonome de San Juan Copala. Bilan, une quinzaine de blessés et
deux morts : Beatriz Cariño Trujillo et Jyri Antero Jaakkola. La
caravane de solidarité avait pour but de briser le siège militaire autour de San
Juan Copala depuis octobre 2009.

Le 20 mai 2010, un énième épisode de violence marque le climat de
terreur
de cette région : l'assassinat de Cleriberta Castro et de son époux,
Timoteo Alejandro Ramírez, référent moral, porte-parole et fondateur du
municipio autónomo de San Juan Copala.
Mais le silence ne peut pas être imposé par le bruit des armes : les
autorités de la commune autonome de San Juan Copala convoquent une
deuxième Caravane humanitaire appelée "Bety Cariño y Jyri Jaakkola" qui
partira le 8 juin 2010, avec l'objectif de rompre le siège des
paramilitaires et d'apporter notre solidarité aux plus de 70 familles
qui survivent actuellement dans des conditions très difficiles, sans accès à
l'eau, sans électricité et en manque d'aliments.

En France et partout dans le monde, plusieurs collectifs on décidé
d'accompagner solidairement cette caravane le 8 juin 2010 par des
actions, piquets et manifestations.

RASSEMBLEMENT LE 8 JUIN À TOULOUSE

à 18 h 30, PLACE DU CAPITOLE

à 20 h 30, SOIRÉE DÉBAT, SALLE DU SÉNÉCHAL

Appel : Collectif Romper el Cerco (solidarité Toulouse-Mexique)


Toulouse, le 28 mai 2010
Lettre à la commune autonome de San Juan Copala (État d'Oaxaca, Mexique)
Chers compañeros et compañeras,
Nous vous écrivons depuis Toulouse, dans le sud de la France, pour vous
dire notre solidarité avec la démarche qui est la vôtre : la
récupération de vos droits, comme peuple paysan indigène, à la terre, à la dignité, à
l'autonomie et à la paix.

Nous avons appris avec peine et colère la série d'assassinats (350)
d'agressions dont vous avez été victimes depuis trente ans.
Aujourd'hui, nous dénonçons le meurtre des deux activistes et défenseurs
des droits humains la Mexicaine Beatriz Alberta Cariño et le Finlandais
Jyri Jaakkola lors de l'attaque de la caravane de solidarité qui se
rendait dans votre communauté le 27 avril dernier.

Son but était de vous apporter pacifiquement de l'eau, des vivres et des
médicaments, dont vous êtes privés par le siège que le groupe
paramilitaire Ubisort lié au PRI (Parti révolutionnaire institutionnel)
vous fait subir, avec l'évidente complicité de l'armée fédérale et des
autorités de l'État de l'Oaxaca.

Nous dénonçons le harcèlement dont vous faites l'objet et l'atteinte à
la libre circulation des personnes qui s'est manifestée encore le 15 mai
dernier par la séquestration de femmes et d'enfants sortis pour aller
chercher de la nourriture.

Nous dénonçons également le double assassinat, le 20 mai dernier, dans
leur épicerie au cour de la communauté de Yosoyuxi, de Timoteo Alejandro
Ramírez et son épouse Cleriberta Castro, animateurs de votre lutte pour
l'autonomie.

Le 8 juin prochain, une nouvelle caravane, portant les noms de Bety
Cariño et Jyri Jaakkola, va se rendre de la ville d'Oaxaca à San Juan Copala
pour rompre l'encerclement que ceux qui veulent étrangler votre dignité vous
imposent.

Nous soutenons entièrement cette démarche, et allons être extrêmement
attentifs au déroulement des événements.

Nous tiendrons directement pour responsables le gouvernement fédéral
mexicain et celui de l'État de l'Oaxaca de toute agression, de toute
violence à l'encontre de cette caravane et de vous-mêmes.

Nous allons informer et alerter nos compatriotes qui souhaitent se
rendre au Mexique de la politique de cet État et ces gouvernements qui,
derrière une guerre contre le narcotrafic, mènent avec les paramilitaires une
autre guerre, celle contre les populations indigènes et paysannes (attribuant
agressions et massacres à des conflits intercommunautaires), contre les
organisations sociales et contre tous ceux qui luttent pour leurs
droits.

Nous organiserons le 8 juin prochain à Toulouse un rassemblement et une
rencontre pour vous apporter notre soutien en ce jour où, c'est notre
plus ferme espoir, l'encerclement sera rompu.

Recevez nos salutations les plus sincères,

Collectif Romper el Cerco (solidarité Toulouse-Mexique)

RASSEMBLEMENT DEVANT L'AMBASSADE DU MEXIQUE À PARIS, LE MARDI 8 JUIN DE 16 HEURES À 20 HEURES. MÉTRO IÉNA

PAS BESOIN DE PERMISSION POUR ÊTRE LIBRE ET SOLIDAIRE
AUTONOMIE, RAGE ET SOLIDARITÉ SONT NOS ARMES

Dans l'État d'Oaxaca le 27 avril 2010, une caravane de solidarité formée
par des membres d'organisations civiles mexicaines et internationales a
été attaquée sur le chemin vers la communauté indienne autonome de San
Juan Copala. Une vingtaine de paramilitaires de l'organisation Ubisort
(Union pour le bien-être social de la région triqui) affiliée au partiau
pouvoir dans l'État, le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel), a
mitraillé le convoi, faisant deux morts et une quinzaine de blessés.
Beatríz Cariño Trujillo, directrice du collectif CACTUS, et Jyri Antero
Jaakkola, observateur international finlandais, ont été assassinés dans
cette embuscade meurtrière et préméditée. La caravane de solidarité
avait pour but de briser le siège établi autour de San Juan Copala depuis
octobre 2009 ; siège exercé pour anéantir le processus d'autonomie
proclamé et mis en pratique depuis janvier 2007 par l'assemblée
communale.

Le 20 mai 2010, un énième épisode de violence marque le climat de
terreur
de cette région : l'assassinat de Tleriberta Castro et de son époux,
Timoteo Alejandro Ramírez, référent moral, porte-parole et fondateur du
municipio autonomo de San Juan Copala et un des principaux dirigeants du
Mouvement d'unification et de la lutte triqui indépendant (MULTI). Mais
le silence ne peut pas être imposé par le bruit des armes : les autorités
de la commune autonome de San Juan Copala convoquent une deuxième Caravane
humanitaire appelée "Bety Cariño y Jyri Jaakkola" qui partira le 8 juin
2010, avec le but de rompre le siège des paramilitaires et d'apporter
notre solidarité aux 70 familles qui survivent actuellement dans de
conditions très difficiles, sans accès à l'eau, sans électricité et en
manque d'aliments. En France et partout dans le monde, plusieurs
collectifs ont décidé d'accompagner symboliquement cette caravane le 8
juin 2010 par des actions, piquets et manifestations.

Particulièrement violente au Mexique, cette stratégie de
répression-criminalisation contre la solidarité avec les luttes sociales
tend à se généraliser. Ici aussi, la répression frappe les personnes qui
s'engagent dans une solidarité active, notamment avec les sans-papiers,
qu'elles soient accusées d'avoir hébergé des clandestins ou d'avoir
saboté des distributeurs automatiques de billets appartenant à des banques qui
dénoncent leurs clients sans papiers.

Au large de Gaza, le gouvernement israélien, qui n'a rien à envier à
ceux d'Iran ou de Syrie en matière de terrorisme d'État et de censure, vient
d'adresser un message des plus menaçants à tous les internationaux qui
voudraient faire preuve de solidarité envers la population palestinienne:
Tsahal n'hésitera pas à réprimer dans le sang quiconque contrariera le
colonialisme sioniste.

Dans un monde toujours plus policé et contrôlé, aucune aspérité ne doit
émerger. Partout où la révolte sociale refusera de se laisser manipuler,
les États, les justices, les flics, les médias officiels feront leur
possible pour éliminer, notamment par la terreur, toute volonté de
résistance et de solidarité avec ceux qui osent encore se rebeller. Cela
n'a rien d'étonnant car le jeu du pouvoir est en fait très efficace :
atomiser et individualiser la majorité du peuple dans un modèle de
consommation et de dépendance qui limite la liberté des personnes à se
retrouver, à discuter, à jouer, à s'aimer, enfin à vivre et à partager
ensemble. Les espaces communs tels que les places, les rues, les
jardins,
les friches, sont de plus en plus transformés pour laisser place aux
symboles du grand marché économico-gourmand où tout est à payer avec son
emballage propre et aux normes d'hygiène et de sécurité.

Mais la nécessité de la solidarité et du partage fleurit encore là où
ils ne l'attendent pas. Que ce soit pour un campement de Rroms menacé
d'expulsion, pour une maison occupée, pour un sans-papiers raflé, pour
un travailleur licencié, pour une femme agressée, pour un chômeur en
galère,
pour un jeune de cité battu par les flics, pour une population bombardée
comme en Palestine ou pour toutes les femmes et tous les hommes
abandonnés
dans une prison, pour tous ceux-là, nos chemins de rébellion et de
solidarité continueront à s'enraciner.

Partout sur cette planète, une même logique de course aux profits et au
pouvoir pressure les milliards d'humains qui n'ont pas la "chance"
d'être riches. Partout des politiciens de tous bords essaient de nous endormir
avec leurs belles paroles, mais aussi de récupérer toute démarche de
protestation. Partout, des exploités résistent en expérimentant des
formes d'autonomie et d'auto-organisation afin de ne plus se faire maquer par
des récupérateurs professionnels se posant en médiateurs représentant la
base.


Partout, ces luttes cherchent à tisser des liens de solidarité active
pour mieux se défendre. C'est aussi pour tout cela, pour la nécessité de la
solidarité, pour le besoin urgent de construire d'autres espaces, ici et
maintenant, dans des territoires libres, émancipés et sans limites,
qu'on appelle toutes les personnes solidaires en bas et à gauche, le 8 juin
2010, à une journée de mobilisation internationale qui coïncide avec le
départ de la caravane de solidarité pour San Juan Copala dans l'État
d'Oaxaca.

Parce ce que, pour être libres et solidaires,
on n'a pas besoin de permission !
Rassemblement devant l'ambassade du Mexique à Paris,
le mardi 8 juin de 16 heures à 20 heures. Métro Iéna


Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA),
Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL),
Secrétariat international de la CNT,
Les Trois Passants,
Union syndicale Solidaires,
Fédération Sud Education,
Tierra y Libertad para Arauco,
Diren Istanbul "Résistance Istanbul"

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris)
33, rue des Vignoles - 75020 Paris - France
assemblée (hebdomadaire et ouverte) le mercredi à partir de 20 h 30
http://cspcl.ouvaton.org
cspcl@altern.org
listes d'information : http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl_l
http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl-fr

viernes, 4 de junio de 2010

Súmate a la movilización

JORNADA DE MOVILIZACIÓN INTERNACIONAL EN SOLIDARIDAD CON EL MUNICIPIO AUTÓNOMO DE SAN JUAN COPALA, OAXACA.

ACOMPAÑAMIENTO INTERNACIONAL DESDE SUS PAISES CON LA CARAVANA HUMANITARIA A SAN JUAN COPALA

Hacemos un llamado a la comunidad internacional (organizaciones sociales y civiles, ONGS y colectivos) para que realicen acciones de solidaridad desde sus países y comunidades con el objetivo de dar cobertura a la Caravana de Solidaridad con el Municipio Autónomo San Juan Copala “Bety Cariño & Jyri Jaakkola (7, 8 y 9 de junio) durante su recorrido de la ciudad de México al Municipio Autónomo de San Juan Copala en el estado de Oaxaca. Para ello proponemos:
· Realizar manifestaciones en las Embajadas de México en su país, especialmente el 8 de junio, día en que entrará la caravana humanitaria con víveres y medicamentos para las más de 700 familias que habitan el municipio autónomo. [Informar al correo contacto@ucizoni.org.mx y comcausanet@gmail.com las acciones planeadas]

· Enviar cartas diplomáticas denunciando la situación de violencia y asedio que se vive en el municipio autónomo y exigiendo a las autoridades federal y estatal garanticen la seguridad de los miembros de la caravana.

· Cualquier otra acción en espacios públicos (parques, plazas, foros, cine callejero) que visibilicen el recorrido de la caravana.


· Finalmente, los invitamos a estar atentos y seguir la cobertura que dará Radio Plantón de 11am a 5pm por el link: http://giss.tv:8001/plantonsonoro.ogg.m3u y sumarse a las redes de medios libres que también darán seguimiento a la caravana el día 8 de junio.
Para mayor información sobre Caravana de Solidaridad “Bety Cariño & Jyri Jaakkola” con el Municipio Autónomo San Juan Copala visita las páginas:
* DONACIONES INTERNACIONALES PARA SAN JUAN COPALA. Número de cuenta: 002180010081009145 (Banco Banamex a nombre de Víctor Castillo)

ORGANIZACIONES CONVOCANTES:

Nacionales: Alianza Mexicana por la Autodeterminación de los Pueblos (AMAP), Congreso Nacional, Sindicato Mexicano de Electricistas (SME), Diálogo Nacional, Sindicato de Telefonistas de la República Mexicana (STRM), Red Nacional por la Unidad de las Izquierdas, Frente Sindical Mexicano., Movimiento Nacional para la Construcción de una Nueva Sociedad-Democrática, Movimiento Agrario Indígena Zapatista (MAIZ-NAL), Movimiento de Liberación Nacional (MLN), MOCRI-CNPA

Regionales: Unión de Comunidades Indígenas de la Zona Norte del Istmo (UCIZONI-OAX), Comunidades Campesinas y Urbanas Solidarias (COMCAUSA, A.C.), Centro de Derechos Humanos y Laborales de Tehuacán (CDHyL de Tehuacán), Kolectivo Azul-SLP, El Pregón-Mor., , Unión de Mujeres Indígenas de Querétaro (UMIC), MAIZ-VER, Movimiento para el Desarrollo Social (MODES-Qro), Centro de Investigación Laboral y Asesoría Sindical (CILAS-D.F.), Organización ORO NEGRO-Ver, REDIR-MLN, Comité 68 Raúl Álvarez Garín, Sindicato de Trabajador de la Universidad Autónoma de México (STUNAM), GIFAC, A. C.- Tlax., Sindicato de la Unión de Trabajadores del Instituto de Educación Media Superior del DF. (SUTIEMS), Frente Sindical Mexicano (FSM), Grupo Plural de San Luis Potosí, Sección 10 del SNTE-CNTE, Organización Popular Urbana Socialista, Frente Democrático de Organizaciones Sociales y Productivas (FDNOSYP), Organización Campesina Emiliano Zapata-MLN (OCEZ-MLN, Chis.), Organización Social Fermina Zavaleta, Ver.


Internacionales: Comité Mesoamericano de los Pueblos,; Asamblea de Movimientos Sociales hacia el Alba;Honduras: Bloque Popular; El Salvador: Red Sinti Techan, Red de Activistas Ambientales Salvadoreños (RAA), Movimiento Popular Democrático Salvadoreño; Nicaragua: Movimiento Social Nicaragüense Panamá: Frente Nacional de Derechos Económicos y Sociales (FRENADESO); Argentina: Pañuelos al Viento; Perú:Coordinadora Nacional de Comunidades Afectadas por la Minería de Perú. (CONACAMI); Inglaterra Colectivo de la Universidad de Manchester.
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English: INTERNATIONAL MOBILIZATION DAY IN SOLIDARITY WITH THE AUTONOMOUS MUNICIPALITY OF SAN JUAN COPALA, OAXACA.

INTERNATIONAL SUPPORT
FROM COUNTRIES WITH
HUMANITARIAN CARAVAN TO SAN JUAN COPALA

We call on the International community (social and civil organizations, NGOs, and collective) to perform actions of solidarity from their countries and communities with the aim of covering the Caravan of Solidarity with the Autonomous Municipality San Juan Copala “Bety Cariño & Jyri Jaakkola” (7, 8 and 9 of June) during the tour in Mexico-City to the Autonomous Municipality of San Juan Copala in the State of Oaxaca. Therefore we propose:

· Enforce demonstrations at Mexican embassies in your country, especially on June 8, the day the humanitarian caravan will enter with food and medicine for the more than 700 families living in the municipality. (Please report the actions you are planning to these e-mail adress contacto@ucizoni.org.mx and comcausanet@gmail.com)

· Sending diplomatic letters denouncing the violent and harassment situation existing in the autonomous municipality and demanding the federal and governmental authorities to ensure security of the members of the caravan.

· Finally, we invite you to be attentive and follow the coverage which will give “Radio Plantón” from 11am to 5pm at the link: http://giss.tv:8001/plantonsonoro.ogg.m3u and join the free media networks which will also give monitoring of the caravan on 8 June.

For more information about the Solidarity Caravan “Bety Cariño & Jyri Jaakkola” with the Autonomous Municipality San Juan Copala visit the pages: http://autonomiaencopala.wordpress.com/ and http://www.todosconlacaravana.blogspot.com/

*INTERNATIONAL DONATIONS FOR SAN JUAN COPALA. ACCOUNT NUMBER: 002180010081009145 (Banco Banamex to name Víctor Castillo)

CONVENING ORGANIZATIONS:

ORGANIZACIONES CONVOCANTES:

Nacionales: Alianza Mexicana por la Autodeterminación de los Pueblos (AMAP), Congreso Nacional, Sindicato Mexicano de Electricistas (SME), Diálogo Nacional, Sindicato de Telefonistas de la República Mexicana (STRM), Red Nacional por la Unidad de las Izquierdas, Frente Sindical Mexicano., Movimiento Nacional para la Construcción de una Nueva Sociedad-Democrática, Movimiento Agrario Indígena Zapatista (MAIZ-NAL), Movimiento de Liberación Nacional (MLN), MOCRI-CNPA

Regionales: Unión de Comunidades Indígenas de la Zona Norte del Istmo (UCIZONI-OAX), Comunidades Campesinas y Urbanas Solidarias (COMCAUSA, A.C.), Centro de Derechos Humanos y Laborales de Tehuacán (CDHyL de Tehuacán), Kolectivo Azul-SLP, El Pregón-Mor., , Unión de Mujeres Indígenas de Querétaro (UMIC), MAIZ-VER, Movimiento para el Desarrollo Social (MODES-Qro), Centro de Investigación Laboral y Asesoría Sindical (CILAS-D.F.), Organización ORO NEGRO-Ver, REDIR-MLN, Comité 68 Raúl Álvarez Garín, Sindicato de Trabajador de la Universidad Autónoma de México (STUNAM), GIFAC, A. C.- Tlax., Sindicato de la Unión de Trabajadores del Instituto de Educación Media Superior del DF. (SUTIEMS), Frente Sindical Mexicano (FSM), Grupo Plural de San Luis Potosí, Sección 10 del SNTE-CNTE, Organización Popular Urbana Socialista, Frente Democrático de Organizaciones Sociales y Productivas (FDNOSYP), Organización Campesina Emiliano Zapata-MLN (OCEZ-MLN, Chis.), Organización Social Fermina Zavaleta, Ver, Red Mexicana de Acción Frente al Libre Comercio (RMALC)

Internacionales: Comité Mesoamericano de los Pueblos,; Asamblea de Movimientos Sociales hacia el Alba; Honduras: Bloque Popular; El Salvador: Red Sinti Techan, Red de Activistas Ambientales Salvadoreños (RAA), Movimiento Popular Democrático Salvadoreño; Nicaragua: Movimiento Social Nicaragüense Panamá: Frente Nacional de Derechos Económicos y Sociales (FRENADESO); Perú: Coordinadora Nacional de Comunidades Afectadas por la Minería de Perú. (CONACAMI); Inglaterra Colectivo de la Universidad de Manchester; Italia: ASUD-ITALITA

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French:

JOURNÉE DE MOBILISATION INTERNATIONAL EN SOLIDARITÉ AVEC LE MUNICIPE AUTONOME DE SAN JUAN COPALA, OAXACA. AU MEXIQUE

ACOMPAGNEMENT INTERNATIONAL DEPUIS VOTRE PAYS AVEC LA CRAVANE HUMANITAIRE DE SAN JUAN COPALA

On fait un appel à la communauté international (organisations social, civiles, ong’s et collectifs) pour réaliser toutes les actions possibles pour exprimer le refus aux attaques paramilitaires et votre solidarité à la Caravane humanitaire «Bety Cariño & Jyri Jaakkola » avec le Municipe Autonome de San Juan Copala (7, 8 et 9 juin) pendant son trajet de la Ville de Mexico jusqu’au Municipe Autonome de San Juan Copala à Oaxaca ;

· Faire manifestations aux Ambassades du Mexique dans votre pays, spécialement le 8 juin, jour que la caravane humanitaire entrera avec les aliments et médicaments pour les plus de 700 familles qui habitent la bas (Informer aux courriers électroniques contacto@ucizoni.org.mx et comcausanet@gmail.com les actions que vous programmés).

· Envoyer lettres diplomatiques, en demandant aux autorités mexicaines fédérales et estatales la sécurité des gens qui vont dans la caravane en dénonçant la grave situation de violence qui a dans le municipe autonome

· Finalement on vous invite à être attentifs et suivre les informations qui donneront Radio Planton de 11 heures à 17 heures (du Mexique) par le Link http://giss.tv:8001/plantonsonoro.ogg.m3u et suivre les réseaux de moyennes libres qui vont couvrir la caravane le 8 juin.

Pour plus dínformation sur la Caravane de Solidarité « Bety Cariño & Jyri Jaakkola » avec le Municipe Autonome San Juan Copala voir la page http://autonomiaencopala.wordpress.com/ http://cencos.org/es/san+juan+copala http://www.todosconlacaravana.blogspot.com/

* Donations Internationales pour le Municipe Autonome San Juan Copala. Numero de Comte 002180010081009145 (Banco Banamex au nom de Víctor Castillo)

ORGANIZATIONS CONVOCANTES

Nacionales: Alianza Mexicana por la Autodeterminación de los Pueblos (AMAP), Congreso Nacional, Sindicato Mexicano de Electricistas (SME), Diálogo Nacional, Sindicato de Telefonistas de la República Mexicana (STRM), Red Nacional por la Unidad de las Izquierdas, Frente Sindical Mexicano., Movimiento Nacional para la Construcción de una Nueva Sociedad-Democrática, Movimiento Agrario Indígena Zapatista (MAIZ-NAL), Movimiento de Liberación Nacional (MLN), MOCRI-CNPA

Regionales: Unión de Comunidades Indígenas de la Zona Norte del Istmo (UCIZONI-OAX), Comunidades Campesinas y Urbanas Solidarias (COMCAUSA, A.C.), Centro de Derechos Humanos y Laborales de Tehuacán (CDHyL de Tehuacán), Kolectivo Azul-SLP, El Pregón-Mor., Unión de Mujeres Indígenas de Querétaro (UMIC), MAIZ-VER, Movimiento para el Desarrollo Social (MODES-Qro), Centro de Investigación Laboral y Asesoría Sindical (CILAS-D.F.), Organización ORO NEGRO-Ver, REDIR-MLN, Comité 68 Raúl Álvarez Garín, Sindicato de Trabajador de la Universidad Autónoma de México (STUNAM), GIFAC, A. C.- Tlax., Sindicato de la Unión de Trabajadores del Instituto de Educación Media Superior del DF. (SUTIEMS), Frente Sindical Mexicano (FSM), Grupo Plural de San Luis Potosí, Sección 10 del SNTE-CNTE, Organización Popular Urbana Socialista, Frente Democrático de Organizaciones Sociales y Productivas (FDNOSYP), Organización Campesina Emiliano Zapata-MLN (OCEZ-MLN, Chis.), Organización Social Fermina Zavaleta, Ver, Red Mexicana de Acción Frente al Libre Comercio (RMALC).

Internacionales: Comité Mesoamericano de los Pueblos,; Asamblea de Movimientos Sociales hacia el Alba; Honduras: Bloque Popular; El Salvador: Red Sinti Techan, Red de Activistas Ambientales Salvadoreños (RAA), Movimiento Popular Democrático Salvadoreño; Nicaragua: Movimiento Social Nicaragüense Panamá: Frente Nacional de Derechos Económicos y Sociales (FRENADESO); Perú: Coordinadora Nacional de Comunidades Afectadas por la Minería de Perú. (CONACAMI); Inglaterra Colectivo de la Universidad de Manchester; Italia: ASUD-ITALITA



Copala : le paradoxe du menteur où s’enferme un gouvernement


Le 27 avril 2010, une caravane humanitaire composée de 27 activistes civiques mexicains et étrangers occupant une demi-douzaine de véhicules fut sauvagement attaquée par un commando de « paramilitaires ». Ces femmes et ces hommes courageux étaient en route pour San Juan Copala. Leur intention était de briser l’encerclement illégal que souffre ce village depuis plusieurs mois, de lui fournir des vivres et des médicaments. Un maître d’école versé dans la langue indigène était prêt à s’occuper de l’école. Des vigilants civiques originaires de divers pays étaient disposés à rendre témoignage. Deux membres de la caravane, la mexicaine Beatriz Cariño et le finlandais Jyry Jaakkola furent tués de balles dans la tête et dix autres membres de la caravane furent blessés. Selon les témoins survivants, l’embuscade commença par des rafales à distance qui incitèrent les activistes civiques à se coller au plancher des véhicules. Les tireurs se rapprochant et l’intensité du tir augmentant, la plupart sortirent des véhicules et se mirent à courir vers un couvert d’arbustes. Beaucoup furent atteints par les balles alors qu’ils couraient. Incapable de courir, une participante se réfugia dans un repli de terrain d’où elle observa l’arrivée des assaillants. Il s’agissait de vingt hommes au visage couvert, apparemment âgés de vingt ans ou moins. Ils rassemblèrent les fuyards, les menacèrent de les exécuter puis les « gracièrent » avec menaces de mort en cas de récidive. Certains membres de la caravane ne furent libérés que plusieurs jours plus tard.

Voilà la nouvelle qui fit le tour des salles de rédaction internationales à la fin du mois d’avril. Les lignes qui suivent, envoyées par un citoyen mexicain, ne prétendent être qu’une petite mise en contexte.

En décembre 2007, s’appuyant sur une récente déclaration des Nations-Unies - officiellement entérinée par l’État mexicain - promouvant l’autonomie locale des peuples indigènes, le village de San Juan Copala s’est déclaré « municipio autónomo ». Or, Copala n’est pas officiellement une municipalité, mais une « agence » du chef-lieu, la municipalité de Santiago Juxtlahuaca. Depuis près d’un an, en réponse à cette proclamation d’autonomie, Copala vit en état de siège.

San Juan Copala est un village de l’ethnie triqui comptant un peu plus de 750 habitants, dont tous parlent leur langue originale, une variante du groupe mixtèque avec lequel toute compréhension mutuelle s’est rompue depuis 1000 ou 2000 ans. Les vieux sont en général monolingues, en revanche, tous les enfants en âge de scolarité et les adultes de moins de soixante ans parlent l’espagnol comme leur seconde langue.

L’état de siège est maintenu par des membres de l’Unidad para el Bienestar Social de la Región Triqui (UBISORT). Depuis six mois, ils se relèvent pour occuper des positions de francs-tireurs sur les hauteurs entourant le village. Comme autrefois les tireurs d’élite autour de Sarajevo, ils tirent sur quiconque s’aventure dans les rues, de sorte que, de jour, les habitants de Copala vivent terrés dans leurs maisons. Seuls des poulets et des chiens circulent dans les rues du village. Les assiégeants ne sont ni des agents du gouvernement de l’État de Oaxaca, ni des soldats, c’est-à-dire des représentants du gouvernement fédéral. Ils sont ce que l’on appelle des « paramilitaires », c’est-à-dire des mercenaires à la solde de pouvoirs non-identifiés (officiellement s’entend). Le leader d’UBISORT est un certain Anastasio Juarez, qui se pique de donner à l’occasion son « autorisation » à des groupes humanitaires et de vigilance civile de se rendre au village. Généralement, il les abandonne bien avant Copala. Les policiers de l’État de Oaxaca refusent de patrouiller dans la région sans « autorisation » d’UBISORT, qui, en l’occurrence, exerce de fait les pouvoirs d’une mafia « protectrice ».

Sommé d’intervenir pour garantir la liberté de circulation sur les routes nationales, le gouverneur de Oaxaca, M. Ulises Ruiz, se cache derrière l’argument que la région mixtèque est rendue dangereuse par les « luttes intestines » du peuple triqui. Un de ses larbins, le Sénateur Carlos Jimenez Macias, précise ainsi la pensée officielle : «Ceux qui organisent des caravanes avec des étrangers, voilà les véritables assassins… Si tu diriges des gens vers une embuscade, es-tu ou non responsable de ce qui va leur arriver ? Les coupables sont ceux qui les ont amenés là » (La Jornada, 31.05.10, p. 24). Moralité : il ne faut pas prétendre introduire aide humanitaire ou témoins civiques dans une zone dangereuse. Mais en l’absence de vigilants extérieurs, Copala peut subir le sort du village d’Acteal, dans le Chiapas, dont une cinquantaine d’habitants furent assassinés par d’autres paramilitaires il y a une douzaine d’années.

Le qualificatif de « région dangereuse » n’a aucun correspondant politico-légal. Ce n’est qu’un argument servant à justifier la « passivité » des pouvoirs d’État et à disqualifier, comme le Gouverneur ne cesse de le faire, les « étrangers aux cheveux longs et aux yeux bleus », qui, ajoute-t-il, devraient être mis à la question « sur les raisons qui les poussent à se rendre dans une région dangereuse ». De là à supputer qu’ils se livrent au trafic d’armes, ou de drogues, ou de n’importe quoi, il n’y a qu’un pas.

Les paramilitaires d’UBISORT sont équipés d’armes de gros calibre et de longue portée, de véhicules, de systèmes de communication, bref, de tout ce qu’il faut pour constituer une armée. Une armée illégale, dont l’existence est officiellement niée. La question à laquelle la société mexicaine aimerait soumettre M. le Gouverneur est « qui arme, qui finance cette ‘armée’ qui n’est est pas une? » Il y a de fortes chances que ce soit le gouvernement de l’État de Oaxaca, mais le dire sans preuves peut s’avérer contre-productif au moment d’exiger du même gouvernement qu’il garantisse la sécurité d’une autre caravane humanitaire, qui doit partir de Mexico le 7 juin pour arriver à Copala le jour suivant. Cette deuxième caravane est convoquée par l’organisation Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad (VOCAL).

Le 20 mai dernier, en plein jour, un véhicule s’arrêta devant une maison située au centre du village. Quatre hommes armés, de traits caucasiens (non-indigènes), en sortir

et criblèrent de balles les propriétaires de la maison, Timoteo Alejandro Ramirez et son épouse, Cleriberta Castro qui moururent sur-le-champ. M. Ramirez était membre fondateur du Movimiento para la Unidad y la Libertad Triqui (MULT) et, en l’absence de pouvoirs politiques officiels, le leader naturel de la communauté triqui de Copala. Selon un communiqué publié par le MULT après ce nouvel assassinat, les événements violents qui désolent Copala et sa région depuis bientôt une année sont une conséquence de la rupture de l’alliance entre l’UBISORT et le MULT, alliance célébrée en 2007 en faveur du projet alors commun de municipalité autonome. Toutefois, il serait erroné de mettre ces deux organisations sur un même plan. L’UBISORT est une organisation armée et fortement financée par des non-indigènes qui, de plus, se manifestent au cours des actes de violence. Le MULT est un groupe avant tout local, pauvre, indigène que seule sa détresse pousse à demander l’aide d’activistes extérieurs et d’observateurs étrangers. Quant à l’UBISORT, elle n’hésite pas à déclarer, par la voix de ses dirigeants,
que le territoire triqui est divisé entre zones « MULT» et zones « UBISORT » de poids comparables. En fait de zone « MULT », il n’y a que le village de 780 habitants de Copala, entièrement entouré par les forces d’UBISORT, assiégé et affamé par elles.

Ceci repose la question lancinante de qui arme et finance cette armée de mercenaires ? Les analystes de la politique interne mexicaine insistent sur le fait que cette question doit être posée dans le cadre de l’actuelle campagne électorale et que la question devient « qui a avantage à éliminer un groupe de citoyens qui ont déclaré que les gens ordinaires sont parfaitement capables de s’autogouverner » ? Sans ingérence, surtout, de ces pouvoirs extérieurs que représentent les partis.

La légiste Magdalena Lopez vient d’écrire dans la Jornada : « Combien de crimes faudra-t-il encore supporter avant que le gouvernement ne retire les paramilitaitres et ne les soumettent à jugement ? » Les étrangers disposés à faire pression sur le gouvernement mexicain doivent savoir que soumettre les assassins paramilitaires à jugement ferait immédiatement s’effondrer la thèse selon laquelle, selon un porte-parole du gouvernement, J.M. Gómez Robledo : « Jusqu’à présent, aucune participation d’agents d’État n’a été identifiée ». Le gouvernement, qui prétend vouloir faire toute la lumière sur ces événements, s’est lui-même enfermé dans le paradoxe du menteur : s’il dit la vérité sur ses intentions, il est condamné à démontrer qu’il ment.

Sur ce, le groupe VOCAL continue de préparer la nouvelle caravane qui doit arriver à Copala mardi prochain, 8 juin, avec un chargement de vivres, de médicaments, d’habits, de couvertures, de livres aussi. Gustavo Esteva écrit des valeureux d’ores et déjà inscrits: « Ils sont conscients du danger, mais ils font la sourde oreille aux avertissements de ceux qui, par la faim et la peur, prétendent soumettre qui veut pratiquer l’autonomie. Ils ne savent que trop que leur nombre – supérieur à celui des membres de la première caravane – ne constitue pas une protection parce que les gens au pouvoir, quand ils se sentent mis en question, peuvent concevoir des atrocités pires encore que celles qu’ils ont déjà commises. Ils pourraient provoquer un massacre dans le seul but d’intimider les citoyens. Ils imaginent peut-être qu’une brutalité sans précédant pourrait, lors des prochaines élection, favoriser le vote de la peur sur lequel ils ont fait un pari, voire justifier la nullification des élections, éventualité qui, plus que toute autre, contribuerait à les maintenir au pouvoir ».

De nombreux Triquis de la diaspora étaient présents aux récentes protestations devant l’ambassade israélienne de Mexico, contre l’assassinat de 19 autres activistes de la paix au large de Gaza. S’ils ont tenu à signer un communiqué particulier, c’est qu’ils sentent bien ce qui relie le crime contre la Flotille de la Liberté et celui dont furent victime les membres de la caravane en route vers leur village. À Gaza et à Copala, même guerre contre la subsistance de citoyens assiégés et mêmes mensonges pour la justifier. Prenons garde : Copala et Gaza sont des préfigurations de ce qui pourra bientôt nous atteindre. Le citoyen des états modernes ne ressemble-t-il pas à ce client généralisé qui, selon Giorgio Agamben, « exécute avec zèle tout ce qu’on lui dit de faire et qui ne s’oppose pas à ce que ses gestes le plus quotidiens, ceux qui concernent sa santé, ses possibilités d’évasion comme ses activités, son alimentation comme ses désirs soient commandés et contrôlés par des dispositifs jusque dans les détails les plus intimes » ? (Qu’est-ce qu’un dispositif ? Paris : Payot-Rivages, 2007). Dans un ouvrage antérieur (Homo sacer. 1. Le pouvoir et la vie nue, Paris : Seuil 1997), Agamben avait comparé ce citoyen à cet « homme sacré » qui, selon le droit romain, ne pouvait être mis à mort par la république, mais dont le meurtrier éventuel jouirait d’impunité. L’impunité dont jouissent non seulement les soldats israéliens, mais les non-soldats, ces mercenaires à la solde d’innommables pouvoirs de fait, dans la lointaine région triqui.

Tinu Jei

(alias j.r.)

Lettre ouverte de parlementaires européens à propos de San Juan de Copala et des assassinats de Bety Carino et de Jyri Jaakola

Vendredi, 04 Juin 2010 10:59

Depuis le 27 avril 2010, ponctuellement, nous suivons la situation du peuple indigène Triqui et les conditions de vie de la communauté de San Juan Copala, Oaxaca, tout près de là, il y fut enregistrée l'attaque mortelle d'une caravane humanitaire et de droits humains. Cette caravane avait pour finalité la livraison de vivres dans ladite communauté. Cette attaque a coûté la vie de la Mexicaine Alberta Cariño et le Finlandais Jyri Jaakkola.

Étant donné la gravité des faits, de nombreux députés européens, avec de nombreux citoyens Européens, nous avons tâché de demeurer proches du processus qui se déroule dans l'Etat d'Oaxaca impliquant la vie de centaines d'indigènes Triquis. Mieux, nous tentons surtout de suivre de près l'enquête menée sur l'attaque de la caravane qui eut lieu le 27 avril.

Sachant l'engagement du gouvernement mexicain dans la défense et le respect des droits humains, répétées à plusieurs reprises dans les instances internationales, sachant également l'importance que prend l'affaire de San Juan Copala sur le plan international, nous souhaitons focaliser de nouveau notre attention sur certains aspects en particulier et exhorter le gouvernement Mexicain à tous les niveaux, à porter attention aux considérations suivantes qui, à nos yeux, sont d'une extrême importance.

Nous répétons que nous serons attentifs:

Aux conditions de vie et humanitaires dans lesquelles vivent les indigènes Triquis établis dans la communauté de San Juan Copala qui, selon ce qui nous a été rapporté, vivent depuis 7 mois dans un état de siège, sans eau potable, ni électricité ni aliments au quotidien.

Aux enquêtes judiciaires menées par la Magistrature générale de la République pour faire la lumière sur les faits du 27 avril 2010, en offrant, si nécessaire, une assistance technique en matière d'enquêtes criminelles.

Au trajet de la caravane humanitaire convoquée pour le 8 juin prochain qui prévoit de fournir des denrées alimentaires à la communauté de San Juan Copala et qui court le risque de se faire attaquer par le même groupe qui a attaqué le 27 avril tout près de la communauté de La Sabana.

Au vu de ce qui a été dit précédemment, nous exhortons le gouvernement Mexicain :

A assurer les conditions de sécurité de tous les membres de la caravane mobilisés pour le 08 juin et à garantir qu'ils pourront mener à bien leur mission humanitaire de droits humains.

A garantir la sécurité personnelle de tous les survivants de la caravane du 27 avril, ainsi que celle des personnes et des organisations qui furent impliquées dans son processus de mobilisation et d'organisation.

A prendre un soin tout particulier à obtenir qu'il soit immédiatement mis fin à l'état de siège virtuel imposé sur San Juan Copala

A accélérer dans la limite de ses compétences, les enquêtes criminelles sur ces faits et à sanctionner comme il se doit et dans les plus brefs délais, les assassins matériels et intellectuels.

L'attention internationale sur cette affaire nous oblige à demeurer en attente de son déroulement comme à celui des actions qui s'y rattachent, mettant en danger des défenseurs, des activistes et des journalistes en lien avec ce conflit et surtout à veiller à la stricte application de la justice pénale et de la sanction des responsables.

Signataires :

Députés et Députées du parlement Européen

* Heidi HAUTALA
* Satu HASSI
* Raul ROMEVA I RUEDA
* Ulrike LUNACEK
* Martin HÄUSLING
* Franziska KELLER
* Helmut SCHOLZ
* Jean-Luc MELENCHON

Députés y Députées du Parlement Allemand

* Ute KOCZY
* Thilo HOPPE

Députés y Députées du Parlement Français

* Martine Billard